mardi 25 février 2014

Le gouvernement va-t-il entériner le nouveau plan de transport de la SNCB en ce qui concerne les mesures frappant les habitants de notre région ?


A peine publié, le plan de la SNCB suscite déjà de nombreuses réactions. Les Lessinois risquent d’être contraints de se rendre en voiture à Silly, Enghien, Grammont, Ath ou Viane pour prendre le train. Quid de la disponibilité des emplacements de parking de ces gares déjà à la limite de la saturation ?






L’arrêt de Deux-Acren est parmi les dix-neuf plus mal entretenus de Wallonie.


Dans une publication de La Libre du mardi 8 février en soirée, nous pouvions notamment lire ceci :


"Le dogme d'une SNCB qui transporte les voyageurs d'une grande ville à l'autre aux heures de pointe, sort renforcé par ce plan de transport. Cela est encore aggravé par le manque de moyens mis à disposition par l'Etat fédéral et par les flux financiers entre Infrabel et la SNCB. Ce sont les usagers en zone rurale qui vont en souffrir", déplorent les Verts qui demandent que ce plan soit revu.

"Il n'est pas question que les navetteurs qui empruntent les lignes moins fréquentées soient lésés", a souligné, dans la majorité, la cheffe de groupe cdH à la Chambre, Catherine Fonck.

Des consultations provinciales seront organisées par la SNCB avec les bourgmestres et les parlementaires afin d'examiner l'impact local du plan de transport sur les navetteurs ainsi que sur la mobilité, a-t-elle rappelé.

Au conseil d'administration de la SNCB, le cdH a obtenu que le plan de transport soit réexaminé et ajusté dans un second temps pour tenir compte des réalités locales. Le groupe cdH demande que le Conseil des ministres qui se penchera ce vendredi sur ce dossier valide cette procédure, a-t-elle ajouté.



Les informations suivantes ont, quant à elles, été publiées dans l’édition du Soir du 22 février :

Le gouvernement fédéral a demandé à la SNCB de «modifier son plan de transport» dont les principaux éléments (temps de parcours allongés, lignes secondaires moins fréquentées) se sont retrouvés dans la presse au début de la semaine, suscitant de nombreuses critiques des élus locaux à trois mois des élections.

Le gouvernement a confirmé vendredi que le plan de transport sera soumis aux utilisateurs et aux autorités locales lors de sessions d’information et pourra faire l’objet de «propositions de modifications» si un problème apparaît localement. Les remarques formulées sur le plan de transport seront analysées par la SNCB. Celle-ci, selon Belga, intégrera les adaptations pertinentes et le plan modifié sera alors resoumis au conseil d’administration de la SNCB et au Conseil des ministres. Une manière d’attendre l’après le 25 mai ?



Ce plan de la SNCB va à l’encontre :

-    du programme établi par les partis lors des élections communales, programme que nous avons déjà évoqué ici ;
-    du plan de mobilité communal dont un des objectifs vise notamment à maintenir quatre liaisons ferroviaires vers Bruxelles aux heures de pointe : deux directes et deux via des correspondances. Vous retrouverez ici les extraits nous concernant ;
-    du Schéma de Développement de l’Espace Régional (SDER) de la Région Wallonne qui présente Lessines comme un pôle à développer. Ce point a été abordé ici.


En matière de mobilité, on est par ailleurs en droit de se poser la question de savoir s’il existe ou non une coordination des services proposés par la SNCB et ceux proposés par d’autres sociétés de transport en commun comme le TEC ? La réalité du terrain tendrait à prouver que non … Il faudrait donc idéalement établir un plan de mobilité global afin de répondre à la demande et aux besoins des usagers.


C’est notre mobilité ferroviaire qui est ici remise en question à partir de décembre 2014. Nous dressons ci-après, détails à l’appui, l’historique de la décision avalisée par le conseil d’administration de la SNCB.

Les prémices de cette décision figuraient déjà dans notre message du 25 mars  basé sur le Journal du Chemin de fer de décembre 2012.

Dans celui du 25 juin 2013, nous écrivions : "Le Conseil communal de Lessines a décidé de créer un groupe de travail rassemblant majorité et opposition en vue de défendre notre liaison ferroviaire entre Lessines et Bruxelles." Où en est ce groupe de travail ? Dans quelle mesure, la ville de Lessines est-elle prête à défendre son plan de mobilité, plan que nous avions déjà mentionné en août 2013 ?

Le journal L’Avenir du 15 juin 2013 consacrait un article à ce sujet :

«Les Lessinois perdraient leur liaison directe vers Bruxelles. La relation Courtrai-Mouscron-Tournai-Leuze-Ath-Silly-Enghien-Halle-Bruxelles-Anvers serait plus rapide car elle ne devrait plus attendre le train venant de Lessines en gare d’Ath» avance encore Écolo. «Les Enghiennois gagneraient un train en plus par heure, mais il est difficile de dire quelle sera l’offre dans le cadre du RER.»

Les écologistes insistent sur la nécessaire mobilisation, en particulier pour Lessines. «Il s’agit de trouver une solution concrète qui rapproche effectivement cette ville de Bruxelles et n’oblige plus trop de gens de devoir prendre leur voiture jusqu’à Silly ou Enghien.»


Dans L’Avenir du 31 janvier 2014, un nouvel article revenait encore plus largement sur ce thème :

La SNCB va présenter son nouveau plan de transport prochainement. Il sera défavorable aux navetteurs lessinois, athois, tournaisiens, mouscronnois…

La dégradation des liaisons ferroviaires depuis la gare de Lessines mérite toute l’attention des élus locaux. C’est en tout cas l’avis d’Oger Brassart (Oser/cdH) qui réclame la convocation de la commission communale consacrée à cette thématique.

Le bourgmestre, Pascal Dehandschutter (PS), propose de l’appeler "groupe de travail", afin d’y inviter des intervenants (navetteurs, experts…) : "Il sera convoqué après le 15 février". La proposition est votée à l’unanimité, ce qui sied à Oger Brassart, selon qui il y aurait péril en la demeure.

En effet, lors d’une conférence de presse vendredi matin, le conseiller cdH a fait part de renseignements dont il a pu prendre connaissance. "J’ai pu voir les changements que la SNCB nous réserve pour décembre 2014 : c’est la chronique d’une mort annoncée."

1. Suppression de la ligne directe

Selon Oger Brassart, la ligne directe Lessines-Bruxelles sera supprimée. Les navetteurs devront changer de train à Ath. "Auparavant, nous avions un IC direct vers Bruxelles. Lorsque les Tournaisiens ont réclamé une deuxième liaison par heure vers Bruxelles, l’autorail de Lessines-Grammont a été couplé à celui de Tournai en gare d’Ath. Les Lessinois perdaient ainsi sept minutes de temps de parcours. Dans le projet à venir, les Tournaisiens auront deux liaisons directes et les Lessinois plus aucune : ils devront changer à Ath pour prendre le train venant de Tournai. Seul point positif : le temps de parcours devrait être légèrement réduit. Mais on connaît les problèmes de correspondances…"

2. Des wagons antiques

Les correspondances, c’est bien ce qui inquiète particulièrement le conseiller. Car le train qui passera à Lessines sera un omnibus qui fera le trajet Denderleuw-Tournai, en passant par Grammont, Ath, Tubize, Mons… "C’est un trajet de deux heures qui assurera des correspondances. S’il y en a une qui ne fonctionne pas, cela risque d’être répercuté sur tout le circuit… Pour couronner le tout, cet omnibus sera composé du plus vieux matériel roulant ! Celui que nous avons actuellement date de 1986, celui-là est de 1966, donc il était encore contemporain des dernières locomotives à vapeur !"

Une note d’optimisme ? Rappelons que du temps de la vapeur, il fallait seulement 45 minutes pour relier Lessines à Bruxelles…
Selon le porte-parole de la SNCB, le plus vieux matériel roulant date des années 70, et est en cours de remplacement par le plus récent. Celui de 66 aurait été mis au rebut fin de l’année dernière.

3. Fin de la possibilité de passer par Grammont


Actuellement, les voyageurs lessinois, hors heure de pointe, ont deux possibilités par heure pour rallier Bruxelles : une liaison directe passant par Ath (1h10 de trajet) et une liaison indirecte en passant par Grammont (1h de trajet). "À l’avenir, les trains Lessines-Grammont et Grammont-Bruxelles se feront "coucou" en gare de Grammont, poursuit Oger Brassart. Ils se croiseront, sans possibilité de correspondance."

4. Suppression de trains en heures de pointe et les week-ends


Vu la suppression de cette possibilité de passer par Grammont, le week-end, les Lessinois n’auront plus qu’un train toutes les deux heures en direction de Bruxelles (en passant par Ath).
Par ailleurs, en semaine, en heures de pointe, outre les trains réguliers, au moins quatre trains supplémentaires roulent entre Lessines et Bruxelles (avec des changements). "Il n’y en aura plus que deux, aux horaires modifiés qui colleront moins bien avec ceux des étudiants lessinois scolarisés à Ath. Pour l’instant, le train des étudiants du matin compte deux rames de trois wagons, et il est plein. À l’avenir, il sera composé d’une seule rame, de deux wagons."


Par ailleurs, le premier train au départ de Lessines pour Bruxelles ne sera plus à 5h25 mais à 5h46 et le dernier train arrivera à 21h15 au lieu de 23h43 actuellement. "Il ne sera plus possible de quitter Bruxelles après 20h."





De plus amples informations figurent sur le site de Notélé ainsi que sur le blog du cdH.



Source de la photo : http://www.wallogares.be/