mardi 9 septembre 2014

Ils vous ont laissé tomber, souvenez-vous en !

Ce 13 août, le Conseil des ministres a approuvé le plan de transport de la SNCB. Comme nous le craignions dans notre précédent message, cette décision portera un coup dévastateur à notre mobilité ferroviaire. Quid donc de l’opportunité d’introduire un recours auprès du Conseil d’Etat ?




Quant on ne sait pas où on va, on court à la catastrophe …

Dans un avenir proche, les navetteurs disposant d’une voiture cesseront d’utiliser le train au départ de la région de Lessines. Que feront, pour leur part, les navetteurs ne disposant pas d’un véhicule ? La suppression des infrastructures existantes pourra alors ensuite ainsi être réalisée sur base d’arguments écologiques et économiques soi-disant pertinents.
Les premières victimes seront évidemment les navetteurs. Le personnel de la SNCB commence petit à petit à prendre conscience qu’il figurera en deuxième ligne. Comme nous l’avons déjà démontré dans des publications antérieures, les propriétaires immobiliers seront eux aussi lésés à plus longue échéance.

Cette décision totalement incohérente va aboutir à l'abandon d'une infrastructure existante alors que nous ressentons déjà l’effet dévastateur des dérèglements climatiques, effet ô combien plus important que prévu.

A Lessines, les navetteurs ne disposent pour l’instant plus d’une gare. Quand celle-ci sera rénovée, c’est la quasi-totalité des navetteurs qui aura disparu ... Cherchez la logique !

Cet état de fait n’est cependant pas imputable à la future coalition « suédoise ». En effet, seuls les noms de deux ministres socialistes francophones figurent dans le communiqué de presse relatif à la décision. Quel bel exemple de défense de la Wallonie, des services publics et des travailleurs moins nantis tenus d’acheter un véhicule supplémentaire ! La privatisation du rail se profile à l’horizon tandis que le parc automobile belge n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui.


Cette décision n'est-elle pas pour autant viciée ?

Un Conseil des Ministres électronique d’un gouvernement démissionnaire en affaires courantes pouvait-il prendre pareille décision ? S'agissait-il vraiment d’affaires courantes ? Afin de le savoir, il faudrait notamment se poser les deux questions suivantes :

-Y avait-il vraiment urgence ?
- Cette décision n’avait-elle pas une connotation hautement politique dans la mesure où des partis de la majorité y avaient opposé un refus pendant la campagne électorale ?

Par ailleurs, la décision relève-t-elle d’un accord collégial dans la mesure où elle a été prise par un Conseil des Ministres électronique?

La ville de Lessines ne pourrait-elle pas, par l’entremise de son bourgmestre, expert avisé en la matière, envisager d'introduire une requête devant le Conseil d’État ?

Une simple demande d’annulation de ladite décision auprès du Conseil d’Etat prendrait des années en termes de procédure.  L’envoi d’un recours en annulation n’ayant aucun effet suspensif, elle n’empêcherait pas l’application dudit plan. C’est pourquoi, il conviendrait de revendiquer à la fois l’annulation et la suspension. Il faudrait donc démontrer le préjudice grave et difficilement réparable encouru du fait de l’application du plan de transport et de la suppression des trains qui en découle par voie de conséquence.


Le 21 février 2014, le Conseil des ministres avait pris acte de la proposition de nouveau plan de transport 2014-2017 de la SNCB mais avait demandé que les balises suivantes soient notamment respectées :

- le plan de transport sera soumis aux utilisateurs et aux autorités locales lors de sessions d’information et pourra faire l’objet de propositions de modifications si un problème apparaît localement. Les remarques formulées sur le plan de transport seront analysées par la SNCB et celle-ci intégrera les adaptations pertinentes. En toutes hypothèses, le plan de transport sera resoumis au conseil d’administration de la SNCB et au Conseil des ministres
- les lignes desservant les zones les moins densément peuplées du pays feront l’objet d’une attention particulière.


Nous sommes en droit de nous poser la question de savoir si les balises susmentionnées ont bel et bien été respectées dans notre région.


Nous espérons un sursaut salutaire du bon sens.



Source de l'image : http://www.railwaygazette.com/typo3temp/pics/tn_generic-tracks-cz_1272ea_3f116abfe4.jpg