lundi 31 décembre 2012

De bon augure et de mauvais augure ?


Ceci n’est pas une fable de Jean de La Fontaine mais bien la situation qui prévaut aujourd’hui dans notre région à la veille d’une révision en profondeur des horaires de trains prévue en 2013, révision qui pourrait sensiblement améliorer notre mobilité ferroviaire pour autant qu’une volonté politique en ce sens existe.







Le 13 décembre, le journal L’Avenir publiait ceci à propos de la gare de Lessines :

Mardi, le député Écolo d’Ath, Ronny Balcaen, interrogeait le ministre des Entreprises publiques, Paul Magnette (PS), sur les projets concernant cette gare.

Celui-ci a expliqué qu’un projet de couloir sous voies avec accès pour les personnes à mobilité réduite était à l’étude au sein d’Infrabel : «L’introduction de l’avant-projet pour le permis d’urbanisme est prévue pour le second semestre 2013. La construction est planifiée en 2015. Il n’est pas prévu de jumeler ce couloir sous voies avec un tunnel routier. »

Ceci confirme une information récemment obtenue auprès du porte-parole du Holding SNCB, Louis Maraite, qui précisait même : «Dès que ce dernier sera en service, un parking pourra être aménagé de l’autre côté des voies, dans l’ancienne cour aux marchandises. De nouveaux quais sont prévus plus tard (2020).»   (NDLR : attention il ne faudrait pas que l’implantation de ce parking ou du couloir sous voies nous empêche de régler le problème du passage à niveau selon les plans prévus.) 

Par ailleurs, le député Écolo poursuit son questionnement sur le devenir du bâtiment : « Je ne résiste pas à vous interroger sur le contenu du site web de la section locale du PS de Lessines et de son programme en vingt actions prioritaires lors des dernières élections communales. Celui-ci dit ceci : «D’ici 2014, nous lancerons des travaux de restauration et d’aménagement de la gare. Nous avons pour cela, d’ores et déjà, convenu avec le cabinet du ministre des Entreprises publiques une restauration complète de la gare de Lessines, avec des guichets et une salle d’attente intégrée au bâtiment de gare et digne d’une ville de près de 20 000 habitants. L’ensemble des locaux sera restauré et réaffecté, la ville recevant la gestion et l’occupation de la majeure partie non occupée par la SNCB. Le niveau fédéral investira  900 000 euros dans le projet.» Confirmez-vous cette bonne nouvelle?»

Le ministre a corroboré l’information – «un budget de 900 000 euros pour des travaux de restauration et d’aménagement de la gare de Lessines est effectivement prévu dans le projet de plan d’investissement sur la période 2015-2016 » – sans toutefois en préciser le contenu. S’agira-t-il d’une réfection complète du bâtiment? Une valorisation est-elle déjà prévue pour les locaux non-utilisés par la SNCB?

En février 2011, Louis Maraite déclarait ceci : «Les gares offrent des volumes importants, idéalement situés en centre-ville. On peut imaginer d’en faire des musées communaux ou des garderies d’enfants, d’y installer des associations, des bureaux ou tout autre service public.»


Voici une bonne nouvelle dont nous nous réjouissons.


Une autre information est toutefois plus inquiétante. Dans le cadre du Plan Pluriannuel d’Investissements 2013-2025, Infrabel semble avoir un projet de restructuration du réseau ferroviaire en trois catégories (A, B et C). Sur la carte d’Infrabel publiée par le site Navetteurs.be, nous voyons que le tronçon Grammont-Ath, qui nous concerne directement, est classé en dernière catégorie C. Il est donc fort à craindre qu’il ne bénéficierait de plus aucun investissement à l’horizon 2025. Et qui dit absence de moyens, dit défaut d’entretien. Cette perspective laisse présager la possible suppression de la ligne à moyen terme, et ce pour cause de sécurité insuffisante ou d'offre de trains au rabais trop peu attractive pour les voyageurs.

A priori, cette information peut sembler en contradiction avec le service ferroviaire assuré dans le cadre du transport des produits des carrières lessinoises et avec les travaux susmentionnés relatifs à la gare de Lessines. Il est pourtant possible que la SNCB établisse des projets de rénovation de la gare alors que la ligne serait condamnée à terme pour l’usage des navetteurs parce que la gare dépend de la SNCB tandis que les voies (et les quais !) dépendent d’Infrabel. On sait que la collaboration entre les deux entités n’est pas idéale, c’est une des raisons de la restructuration actuelle du « groupe SNCB ».

Ceci nous donne l’occasion de rappeler que notre principal objectif est l’amélioration de l’offre de trains dans notre région et non la construction d’une gare. Il faudrait revoir les horaires de façon à permettre aux navetteurs de rejoindre, entre autres, Bruxelles plus rapidement. Il suffirait, pour ce faire, de les adapter un tant soit peu afin d’assurer une meilleure correspondance avec ceux de Grammont et d’Ath. Cette initiative, qui rapporterait de l’argent à la SNCB, est paradoxalement la plus difficile obtenir. Voilà la situation dans toute son absurdité. Nous voyons encore ici que l’action politique est plus importante que l’argent. Nous ne demandons pas une gare à 200 millions d’euros telle que celle prévue à Mons mais du bon sens et de l’organisation.

Voici une première réaction d'Oger Brassart qui, d’après le site Web du groupe OSER, a proposé, lors du conseil communal du mardi 18 décembre 2012, la création d’une commission communale mobilité en ces termes :

Il est proposé au Conseil la création d’une commission consultative communale en matière de mobilité, notamment afin de répondre de manière adéquate et concertée aux menaces de suppression de toute desserte ferroviaire sur Lessines.

Les différentes motions adoptées par le Conseil sur l’amélioration des relations ferroviaires entre Lessines et Bruxelles, sur un accueil digne de ce nom en gare de Lessines, sur l’ouverture des guichets au-delà de 2013 n’ont abouti  à aucune solution concrète de la part de la SNCB. Il s’agit donc de trouver des pistes permettant de « rentabiliser » davantage la ligne existante et entre autres des formules incitant les navetteurs lessinois et ceux de Flobecq et Ellezelles à reprendre le train à Lessines en lieu et place des gares de Silly ou d’Enghien.


Nous approuvons l’initiative tout en suggérant d’aller encore plus loin via la création de l’équivalent d’une association avec les communes de Flobecq et d’Ellezelles, comme nous en avons donné un exemple sur ce blog.

D’après Notele et la DH, la réponse de la majorité à cette proposition semble être la rencontre prochaine du Collège avec les responsables de la SNCB.

Nous attendons avec impatience les résultats de cette réunion.

Quand à la question orale posée par Olivier Huysman concernant l’éventuelle mort lente de la ligne desservant notre commune, elle a donné lieu à un incident regrettable dont nous pouvons trouver trace notamment dans la DH, L’Avenir et encore la DH. Pour notre part, il doit être clair que nous continuerons à soutenir toutes actions en faveur des navetteurs.

Nous reprenons ci-après un extrait du Soir à ce propos :

« Le ton est monté alors qu’Oger Brassart (CDH-Oser) venait de réitérer ses inquiétudes par rapport à l’avenir de la gare de Lessines. Le chef de file de l’opposition CDH s’étonne que la SNCB ait promis d’investir 900.000 euros pour sa rénovation alors que des rumeurs font état de la suppression prochaine de la ligne 90 Ath-Lessines-Grammont. « À l’heure où ce scénario se précise, il serait opportun que la Ville, en concertation avec les gestionnaires du rail, des TEC et des navetteurs, mette en place un groupe de réflexion. Ce dernier serait chargé de plancher sur des solutions alternatives permettant de rentabiliser la ligne 90 avant qu’elle ne soit rayée de la carte », souligne Oger Brassart.

Ce dernier rappelle qu’il fut un temps où plus de 3.000 personnes transitaient quotidiennement par la station ferroviaire de Lessines. Son collègue Olivier Huysman en a remis une couche, désireux d’obtenir des éclaircissements après avoir appris que les autorités avaient eu des contacts à ce propos avec la SNCB. C’en était trop pour le bourgmestre qui a coupé court à la question, provoquant le départ anticipé d’une partie de la minorité. « Au lieu d’allonger inutilement la réunion du conseil, le CDH ferait mieux d’interpeller directement ses représentants au sein du conseil d’administration de la SNCB », rétorque Pascal De Handschutter pour justifier sa montée d’adrénaline. »


Louis Maraite, porte-parole de la SNCB Holding, interrogé par les soins de Notele a déclaré à ce propos que : « A l’heure où les budgets d’entretien des voies sont en augmentation de 42 % pour 2013 et de 66 % en 2014, il est invraisemblable que le Gouvernement supprime des lignes. »

Il parle bien du « Gouvernement », et non de la SNCB ni d’Infrabel, insistant encore sur l’aspect politique de la problématique. Mais il est vrai que nous sommes à la veille d’une renégociation des contrats de gestions des différentes (nouvelles ?) entités du groupe SNCB. Si l’initiative n’est pas d’origine locale, qui la prendra ? Qui va défendre nos intérêts sinon nous-mêmes ? Les choses n’avancent jamais toutes seules sans que l’on ne les pousse …


Au niveau subrégional, le moment est décisif vu que nous sommes à la veille d’une révision importante des horaires (2013). Les deux partis de la majorité vont d’ores et déjà pouvoir mettre leur programme en application pour les points qui touchent à notre mobilité ferroviaire.


Meilleurs vœux à tous.